Samedi 4 mai la journée nationale de l’orgue sera consacrée à Bédarieux à Dom Bedos
Le nom du moine bénédictin François Bedos de Celles n’a rien perdu de sa célébrité dans le monde de la facture d’orgue. Son ouvrage « L’art du facteur d’Orgues » reste la référence par tous ceux qui s’intéressent à la théorie et à la pratique du plus grand des instruments de musique. François Bedos de Celles plus connu sous le nom de Dom Bedos est né à Caux (Hérault) en 1709. Il est proposé comme novice en 1725, pour entrer au monastère toulousain de Notre dame de la Daurade, rattaché à la congrégation bénédictine réformée de Saint Maur. Comment Dom Bedos est il devenu facteur d’orgue ? Toulouse est à cette époque un des foyers les plus actifs de la facture d’orgue avec de célèbres organiers comme Jean Esprist Isnard, Joseph Cavaillé ou François Picard de l’Epine. C’est probablement à leur contact qu’il s’intéressera à la facture d’orgue. Mais c’est à Bordeaux en 1745 où il est appelé par son ordre à la charge de prieur de l’abbaye Sainte Croix qu’il construira le 1er orgue que l’on lui connait, un grand instrument de 5 claviers et 45 jeux, inauguré en 1748.
Cinq autres instruments pour des abbayes sont à son actif. Mais c’est surtout comme expert qu’il est connu car de 1745 jusqu’à pratiquement la fin de sa vie il sera appelé à donner son avis sur plus de 25 orgues.
Le siècle des Lumières est aussi le siècle des sciences et techniques. Erudit mathématicien et géomètre, Dom Bedos est correspondant de l’Académie royale des sciences en 1758 et, l’année suivante, est élu à l’Académie de Bordeaux. En 1760 il publie La Gnomonique pratique ou l’Art de tracer les cadrans solaires avec la plus grande précision, un des meilleurs traités de gnomonique. En 1763, Dom Bedos se retire en l’abbaye bénédictine de Saint-Denis et, à la demande de l’Académie royale des sciences de Paris, y commence la rédaction d’un traité théorique et pratique de facture d’orgue qui absorbera les dernières années de sa vie. Publié de 1766 à 1778 en quatre volumes, L'Art du facteur d'orgues est une somme monumentale sur l’orgue classique français du XVIIIe siècle. Il s’éteindra à Saint Denis le 25 novembre 1779.
Dom Bedos qui a côtoyé les plus grands facteurs d’orgues de son époque en particulier la famille de l’Epine, a connu et expertisé le travail de Guillaume Monturus à la cathédrale de Béziers, Monturus qui à réalisé l’orgue le l’abbaye de Villemagne l’argentière d’où provient probablement l’orgue du Temple.
Programme de cet après midi consacré à Dom Bedos de Celle :
15h Conférence au Temple d’Henri Barthès et Guilhem Beugnon sur la vie et l’œuvre de Dom Bedos.
16h la visite des trois orgues
18h concert au Temple par Michel Levasseur « L’orgue au temps de Dom Bedos » :
en France:
-Louis Couperin (1626-1661) - Bransle de Basque
- Chacone en Sol mineur
- François Couperin (1668-1733) Offertoire sur les grands jeux (messe des couvents)
- Armand-Louis Couperin (1727-1789) Gavotte
- Gervais-François Couperin (1759-1826) -Rondo
- Pastorale
- Grand Choeur
en Europe :
-Espagne - Carlos Seixas (1704-1742) Toccata en Do
-Angleterre - Anonyme : My Lady Carey's Dompe
-Allemagne -Johann Krieger (1652-1735) Toccata et fugue en Ré
-Franco-allemand - Jean-Paul-Egide Martini (1741-1816) Pièce pittoresque sur la résurrection de Jésus-Christ
-Croatie - Julije Bajamonti (1744-1800) Sonata per organo
-Anglo-européen- G.F. Haendel (1685-1759) Fantaisie en Do Majeur