Samedi 1er octobre 18h30 église St Louis de Bédarieux concert d'orgue.
Dans le cadre de la 14ieme semaine allemande organisée par la maison de Heidelberg de Montpellier, l'association a demandé à Henri Barthés, historien et organiste, titulaire de l'orgue Micot de Saint Chinian, un concert autour de la musique allemande.
L’existence de cahiers de musique de deux organistes biterrois à la fin du XIXe siècle servira de fil conducteur de ce concert :
Contexte historique :
La période romantique et l'engouement pour l'orgue symphonique ont été très grands à Béziers et dans les environs. Le grand-orgue de la Cathédrale de Béziers avait été mis au goût symphonique par Cavaillé-Coll puis Théodore Puget entre 1860 et 1890. Le grand orgue de l'église Sainte Madeleine avait été remanié à la manière romantique par Baptiste Puget en 1892. Théodore Puget quant-à-lui pourvut la Ville de deux orgues symphoniques : à Saint Jacques, disparu dans un incendie, et le sommet de son art à Saint Aphrodise en 38 jeux et 3 claviers.
Le répertoire des musiciens biterrois a la fin du XIXe siècle et jusqu'aux années 1950-1960 était très marqué par les compositeurs romantiques. On jouait généralement, tant aux offices qu'aux concerts, les oeuvres de César Franc, Charles Marie Widor, Louis Vierne, Charles Tournemire, Lefébure Welly et autres.
Dans les environs de Béziers, les instruments des paroisses rurales, Saint Chinian excepté avec son orgue Micot de 1736, ou le Cavaillé-Coll de S. Louis de Bédarieux, étaient des orgues des frères Puget, Baptiste (Olonzac) ou Théodore (S. Alexandre de Bédarieux, Cazouls, Servian) D'autres instruments de petite taille témoignaient de la résistance désespérée de l'orgue à tuyaux contre l'harmonium : Annessens de Puisserguer et Murviel, Clergeaux à Olargues, encore Baptiste Puget à S. Gervais sur Mare, ou l’anonyme énigmatique de Maureilhan. Le répertoire des paroisses rurales était moins brillant qu'en ville. On y jouait surtout les pièces, sans pédale des mêmes compositeurs Boellman, Franck, Tournemire, Vierne.
Toutefois, nous connaissons deux organistes (M. Paul Rey, organiste de Maureilhan et Melle Guyot, organiste de l’église-neuve à Béziers ) qui, sans négliger le répertoire de l’époque, pratiquaient des œuvres plus profondes et connaissaient le répertoire des compositeurs allemands. Les cahiers qui nous restent d'eux sont dans un tel état d'usage qu'on en déduit une pratique fréquente et longue. Chacun a traduit ou fait traduire en français les titres allemands.
D'une famille de meuniers devenus viticulteurs, Paul Rey passionné d'histoire, s'adonne à des recherches, et publie plusieurs communications dans les Bulletins de la Société Archéologique de Béziers. La bibliothèque musicale de Paul Rey comporte les classiques du Piano et le répertoire de l'Opéra du XIXe siècle. Pour l'orgue on trouve les « Echos du monde religieux » et Lefébure Wély.
Mais le recueil le plus usé, et le plus joué est une compilation de trois fascicules, formant l’opus 30 de Johan Georg Herzog, organiste bavarois né à Schmotz en 1822 et mort à Munich le 3 février 1909. Organiste virtuose et professeur de Musique.
Volume I. Divers préludes
Volume II : Préludes de Chorals,
Volume III. Transcriptions, chorals, postludes.
On sait peu de choses sur la vie de Melle Guyot. Elle figure au recensement de 1932 exerçant la profession de Professeur de Piano, et fut organiste de l’Eglise-Neuve ou Immaculée conception. On n’a conservé de Melle Guyot qu’un recueil dont l’état de délabrement indique qu’il a été longuement et largement utilisé.
Il se compose de cinq fascicules édités par Henry Litolffs et Compagnie :
I. Préludes et postludes (J.S. Bach et contemporains de Bach, et après Bach, Vierling, Albrestberger, Vogler, Rinck, mais aussi des transcriptions d’œuvres diverses adaptées à l’orgue, principalement de Haendel
II. Trios et fugues, Bach, Rinck, Eberling etc…avec des œuvres originales pour orgue et des transciption.
III. Préludes de Chorals, partie la plus intéressante, chorals de la période du rationalisme luthérien ( Ficher, Kirnberger, Oley, Stolze etc…) Compositeurs dont la carrière est à la charnière des XVIIIe et XIXe siècle et jusque vers 1880.
IV. Grosse tonstücke ou Grandes Œuvres, plusieurs des grands préludes et fugues, fantaisies, passacaille en ut mineur, partitas sur chorals de JS Bach, Grandes œuvres préludes et fugues de Krebs, de Zöllner, et une transcription grandiose et très chargée voire surchargée de l’Alleluia du Messie de Haëndel, et des exstraits divers de JS Bach : Suites françaises et anglaises, Clavier bien tempéré, Inventions, et même variations Goldberg.
V, Œuvres complètes pour orgue de Félix Meldelssohn-Bartholdy, Préludes et fugues et sonates.
Programme du concert
Extrait du livre d’orgue de Paul Rey
1. Johann Pachelbel : Fuguete
2. Carl Rinck : trois petites pièces
3. Johann Georg Herzog : Lento, prélude pour le jour de la Passion, Fuguette et Andante sur le thème du Choral « O Dieu du Ciel «
4. du livre de Johan George Herzog une fugue de Albrechsberger, et un Choral dans le style ancien de l’Eglise, de Herzog.
Extrait du livre d’orgue de Melle Guyot
1. Du recueil de Geissler un Allegro,
2. Du premier Volume de Volckmar, successivement une adaptation transposée en ut majeur de la Toccata en la majeur de Jean-Sébastien Bach et une fugue en ut mineur de Wilhelm Friedmann Bach,
3. Du recueil de préludes de Chorals, le Prélude du Notre Père de Jean-Sébastien Bach, Avec splendeur brille l’étoile du matin, de Kittel (1732-1809) , Celui qui laisse agir le Bon Dieu, de Fischer (1773-1829) , et de Volckmar lui-même Ah, Dieu,entends mon soupir.
4. Du recueil des Grandes-pièces, une Fantaisie de Zöller (1792-1832)
5. Du recueil des œuvres complètes de Mendelsssohn le Final de Sonate n° VI sur le thème du Notre Père allemand..